C'est bon ? Tu m'lâches ou j'te bouffe ! [PV-Roy]

▬Inscription : 21/04/2013

Le monde était devenu fou ! Ajikis était assise sur un banc et elle regardait les humains parader d'un air consterné. Non mais sérieusement ? Ils n'avaient pas peur sans armures ? Elle aurait pu leur faire un trou dans le ventre juste en les frôlant ! Au moins à son époque les humains étaient assez intelligents pour ne pas s'aventurer hors de leur maison sans armure, bouclier et épée. Bon certes, c'était inutile quand ils rencontraient un dragon mais au moins ils essayaient et faisaient attention ! Pas comme ces bons à rien trop gras pour courir vite...

« Maman mamaaaan ! Tu m'achètes un dragon, hein hein heeeeeiiiiin ? »

Ajikis jeta un regard noir à l'espèce de petit être geignard et blanchâtre qui tirait sur la robe de sa mère. Acheter un dragon ?! Non mais elle allait lui apprendre les bonnes manières à ce sale gosse ! Acheter un dragon ?! Ajikis se serait étouffé de rage et de frustration si son ventre ne lui avait pas rappelé qu'elle n'avait pas mangé depuis trois jours. Raaaah... Qu'est-ce que c'était ennuyant de ne pas pouvoir manger un ou deux gamins inutiles comme l'affreuse petite brindille aux cheveux bruns à côté d'elle. Qu'elle se remette à hurler une seule fois et la dracosire la mangerait !

« Mamaaan ! »

Ajikis se redressa de toute sa hauteur et marcha vers la gamine insupportable. Elle lui aurait bien craché du feu en pleine face mais elle était une dracosire et devait montrer le bon exemple. Après rien ne l'empêchait de la tuer en se faisant passer pour une humaine basique, non ?

« Pourriez-vous avoir l'amabilité de faire cesser les cris de cette petite peste ? Mes oreilles saignent à force d'entendre le grincement qui sort de sa bouche hideuse. »

La mère, choquée par les mots qui sortaient de la bouche de cette superbe humaine, ne put rien répliquer d'autre qu'un « désolé » qu'elle ne pensait même pas. Ajikis n'en demanda pas plus et après avoir lancé un regard assassin à la gamine, qui tentât vainement de lui renvoyer le même sans succès, partit en ronchonnant sur le manque d'éducation des humains actuels. A son époque au moins on respectait les dragons et il n'aurait jamais été question de les ''acheter'', on en avait tué pour moins que ça ! Si ça ne tenait qu'à elle, elle aurait refait l'éducation de certains humains ! Non mais qu'étaient-ils pour se sentir supérieurs aux dragons ? Elle en bouffait dix au petit-déjeuner, non mais oh ! Et c'était pas leur misérables cures-dents qui allaient effrayer la dracosire.

« Eh mademoiselle, t'es charmante ! Ça te dirait de... »
« Arrière, vile mécréant ! Retournez donc à votre fumier au lieu d'ennuyer les braves gens ! »

L'homme resta la bouche grande ouverte de stupéfaction alors que la dracosire se dirigeait vers un parc. La dracosire n'aimait pas que les humains la prenne pour l'un des leurs mais en même temps, si elle restait sous forme draconnique on allait l'emmerder en lui demandant d'être parrainé par un humain pour ''montrer l'exemple'' et ça c'était hors de question ! Ajikis avait traversé plusieurs millénaires et ce n'était pas un petit crétin faisant la taille de son orteil qui allait la ''parrainer'', tssss...
Bon Dieu ce qu'elle avait faim... Ajikis en avait assez de devoir se nourrir exclusivement de ces petites choses qu'ils appelaient ''frites''. C'était ignoble et en plus ça lui restait sur l'estomac ! Elle aurait préféré manger un bon gros mouton bien gras en apéritif puis un Tyrannosaure pour faciliter la digestion mais évidemment elle était interdite de chasse et il n'y avait plus de dinosaure. Merde alors ! La dragonne s'arrêta devant un stand de hot-dog en se disant que c'était ridicule que, elle, dracosire ayant battu Arcos la Terreur en soit réduite à quémander un misérable bout de pain avec une chose appelée ''saucisse'' et qui avait autant de goût que le vieux tricératops. Pffff...
Ajikis entra dans le parc en se disant qu'elle trouverait peut-être un humain suffisamment ennuyant pour qu'elle puisse le manger sans se sentir coupable. La dragonne, sous sa forme humaine, ressemblait à une grande et belle femme à la peau mâte et aux cheveux rouges foncés. Elle portait un pantalon noir, des ballerines et une tunique blanche. Pour dire vrai ce n'était pas elle qui avait choisit sa tenue, si ça n'avait tenu qu'à elle, elle aurait pris une de ces grandes robes noires à volants qu'on pouvait acheter dans des magasins étranges mais elle s'était inspirée de ce qu'elle voyait dans la rue. Bon certes ça ne lui ressemblait pas du tout, de toute façon qu'est-ce qui pouvait ressembler à un dracosire ?, mais au moins elle n'attirait pas le regard. Elle marchait en cherchant une proie potentielle quand elle sentit quelque chose heurter son arrière-train. Elle s'arrêta et se retourna pour apercevoir un ridicule petit humain qui la regardait avec des étoiles dans les yeux. Qu'est-ce qu'il voulait ce môme ?!

« Les excuses ne font pas parti de ton vocabulaire limité je suppose, petit humain ? »

▬Inscription : 15/05/2013

Pardon ?

▬ « - …alors le chevalier lui dit encore, le souffle cour, décochant ses paroles comme un flèche par peur de les ravaler ; ❝Tes frères ne t’abandonneront pas. Ce qui est perdu aujourd’hui ne le sera plus demain. Ce qui est mort reviendra à la vie... Et alors le chevalier sentit sa foi revenir. Il se pencha ensuite… »
▬ « C’est quoi la foi papa ? »

Mercredi après-midi, 4 :27 p.m

Le soleil, accroché dans un ciel comme une ampoule sur un plafond de salle de bain, baignait le petit parc où Roy et son fils Lukas avaient l’habitude de se rendre après avoir rendu visite aux tombes jumelles de Charlie & Alyce Lockart, mortes il y a de ça cinq ans. Aucune larme ne fut versé, un petit sourire en coin, des bouquets de fleurs déposés, c’est à peine si Roy avait réussis à souffler un petit bonjour, préférant le partage de pensés plutôt que de parler directement a un morceau de marbre. Cependant, contrairement à son père, Lukas s’était empressé de conter à haute voix à sa mère et à sa grande sœur toutes les péripéties et les abracadabrantes histoires qu’Artemise la dragonne lui racontait quand elle leur rendait visite. C’est qu’il avait une énergie ce gosse, une vrai pile électrique. Chaque fois qu’ils leur rendaient visite c’était comme si un cirque avait planté son chapiteau en plein milieu du cimetière. Ce dynamisme envers les défunts lui venait d’Artémise. Elle avait su, en tirade de sagesse, redonner le moral aux deux hommes dont elle était maintenant parrainée. Nul doute que cette dernière était devenue le nouveau rayon de soleil des deux humains.

▬ « - Et bien, la foi c'est... » commença Roy en faisant rouler ses épaules pour en détendre les articulations raidies. Ils étaient tous les deux, père et fils, assis sur un banc à l’ombre d’un peuplier large de branche octroyant aux deux individus une atmosphère fraiche. Son explication ne s’éternisa pas, car l’enfant encore trop jeune sauta de la banquette en bois pour galoper à en perdre haleine avec les autres gamins de son âge. Le regard de Roy s’adoucit légèrement et il se leva pour étirer d’avantage ses muscles tendus. Jetant un œil plus attentif sur l’horizon, au loin, presque indiscernable, une silhouette s’éleva sur le parc. Lentement se dessinèrent les formes d’une jeune femme, distordues par la réverbération du soleil. La marmaille ne devait pas l’avoir vue car un petit groupe s’élança vers elle comme chevalier en guerre. Le bras levé, criant à gorge déployée, imitant pitoyablement les galops des chevaux, ils foncèrent vers elle sans se soucier de quoi que ce soit. Ils l’évitèrent de justesse. Roy voyait mal d’où il était, mais pouvait suivre les mouvements saccadés et chaotiques des héros aux boucliers et épées imaginaires. Puis l’inévitable arriva. L’avocat regarda la scène en fronçant légèrement les sourcils.

▬ « Les excuses ne font pas parti de ton vocabulaire limité je suppose, petit humain ? » Alors que le groupe « d’éclaireurs » s’en était allé a de nouvelles activités, le petit Lukas, tout aussi curieux que son père resta planté là, devant la demoiselle qu’il venait de percuter de plein fouet sans pour autant en avoir perdu l’équilibre. Fier d’avoir tenu sur ses petites gambettes, il s’en soupira des félicitations sur un ton d’adulte mal imité et planta ses prunelles chocolatées dans celles de la belle. Et oui, c’est vrai qu’elle était belle ! Belle comme les amazones des histoires de papa ! Belle comme les dames de l’Egy…gy…gytpe ! Belle comme la copine de César !

▬ « Veni, vidi, vici ! » s’égosilla le garçon en brandissant haut et fort son épée invisible, à moins que cela est été une lance … ?

Pendant dix à vingt secondes un lourd silence s'abati entre la demoiselle et le gamin. Les yeux de Lukas brillaient d’une étrange lumière ardente. Le coup de foudre ou simplement une admiration inquiétante, le petit homme était comme un serpent dompté par le son d’une flute. Étrange pourtant, bien que dynamique Lukas n’était pas du genre à se frotter au inconnu, plutôt même réticent, il savait qu'on ne discuter pas avec les gens qu'on ne connaisait pas. Ordre de papa & d'Artémise.

Posté en attente, Roy observait la scène au loin d’un œil inquiet. Le brun, sentant soudainement le début d’un problème, mettant hésitation de côté, s’approcha du duo avec le pas ferme. Il dut parcourir une dizaine de mètres.

▬ « C’est une amazone egypp-ienne papa ! » Roy faillit s’en étouffer d’un rire nerveux, tant cette phrase lui semblait saugrenue, quoi qu’adorable. Pour un peu, il aurait cru que la femme en face de lui allait le gifler, mais personne n’eut le temps de faire quoi que ce soit, qu’Artémise, une grande dragonne améthyste s’interposa en atterrissant en plein milieu du parc. Elle passait difficilement inaperçue…

▬ « Artémise ! »
▬ « Artémise mais qu’est que tu f… »
▬ « Cette dragonne est dangereuse écartez-vous ! » Grogna le reptile sur un ton si fort que Roy eu le réflexe immédiat de prendre son fils dans ses bras. Dévisageant son amie, l’avocat haussa un sourcil d’incompréhension.

▬ « Pardon ? » S'en suivit un silence particulièrement pesant...

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▬Inscription : 21/04/2013

La petite chose sur deux pattes dit quelque chose étrange en prenant une voix encore plus étrange : Ajikis était complètement perdue... Mais qu'est-ce qu'il racontait le môme ? Aaaah c'qu'elle pouvait détester la marmaille ! Toujours en train de brailler, de jouer les adultes ou de chouiner comme un bébé diplodocus particulièrement stupide. Raah c'qu'ils étaient énervants !

« Veni, vidi, vici ! »

Euh... Est-ce qu'il comprenait au moins ce qu'il disait, le marmot ? Ajikis lui lança un regard perplexe en regardant le petit humain lever haut le bras comme s'il brandissait un bout de bois lui servant d'épée. Oui parce que bon, les véritables épées étaient bien trop lourdes pour qu'on puisse les brandir ainsi sans mourir d'épuisement. Et puis de toute façon, Ajikis n'avait jamais vu un chevalier assez bête pour tenter de lever l'épée aussi haut... il aurait fallu être complètement stupide ou suicidaire pour tenter des techniques de voltige en face d'un dragon. A quoi ça servait de montrer son aisselle à l'ennemi alors que ce dernier n'avait besoin que d'un misérable coup d'épée pour rendre l'abruti manchot. Tss... Les humains n'avaient pas évolués, ils avait régressés ! Pfff !
Ajikis fit mine de partir mais le gamin n'avait pas l'air de vouloir la laisser tranquille. Il la regardait comme si elle était une déesse redescendue sur terre. Bon sur ce point il n'avait pas si tord que ça mais... heum... Oui donc le gosse ne la quittait pas des yeux et Ajikis finit par se demander si elle ne devait pas le chasser en retrouvant sa forme draconnique lorsqu'un autre humain arriva. Celui-ci était plus grand mais il avait l'air tout aussi... perplexe que Ajikis. Le gamin devait sans doute lui appartenir puisque la petite chose s'écria en le regardant :

« C’est une amazone egypp-ienne papa ! »

UNE QUOIIIIII ?! Ajikis se retint de ne pas croquer tout cru le gamin ! Il l'offensait là ! Comment osait-il la comparer à ces espèces d'hommes déguisés en femme incapables de combattre intelligemment un dragon ?! Et puis l'autre humain là ! Même pas capable de foutre une bonne taloche sur son gosse lorsqu'il manquait de respect à ses aînés ! Raaah ce gamin ne l'aidait pas à faire remonter l'estime des humains ! Une amazone... Pfff ! On ne traitait pas Ajikis d'amazone, non mais ! Elle était Ajikis la Rusée, celle qui avait vaincu Arcos la Terreur, Déesse des volcans et dracosire de rubis ! Et l'autre crétin qui l'appelait amazone ! Ces espèces de petits humains n'avaient même pas vécu un siècle alors que Ajikis en avait vu défiler un bon paquet ! La traiter d'amazone ? RAAAAAH !

« Ne me faites pas l'offense de me rabaisser au niveau de ces ''amazones'', voulez-vous ?! Je suis Ajikis la Rusée et j'hésite à vous lancer un gant en pleine face ! »

Ho si elle avait eu un gant, aucun doute qu'elle l'aurait lancé dans la face du gamin ! Elle l'aurait ainsi forcé à faire un duel avec elle et, évidemment on ne parlait pas de n'importe qui, elle aurait pu l'exterminer à la loyale ! Bon... Vu la tronche de l'homme le lançage de gant n'était peut-être plus d'époque... Dommage c'était très amusant de lancer des gants sur les visages couverts de poudre blanche ! Mais personne n'eut le temps de dire quoi que ce soit puisque dès que le nom d'Ajikis eut retentit, un dragon améthyste à l'air particulièrement stupide vint se poser à côté d'eux. Et vu le manque total de délicatesse de l'atterrissage, cette chose violette cherchait le duel ! Oh qu'elle ne vienne pas chercher Ajikis où elle s'en mordrait ses écailles parfumées à la lavande ! Rah ce que Ajikis avait pu détester les dragons améthystes ! Tous des peureux imbus d'eux-mêmes et aussi utiles qu'un tricératops sans corne !

« Cette dragonne est dangereuse écartez-vous ! »

Bin voyons... Elle avait l'air dangereuse l'Ajikis là comme ça ? Elle était sous forme humaine et si la dragonne améthyste l'avait reconnue grâce à son nom, et donc à sa réputation, la dracosire n'avait pas l'intention de révéler sa véritable forme. Manquerait plus qu'on lui demande d'être parrainée par le môme qui la regardait toujours avec des étoiles dans les yeux... Eurk ! Plutôt rester sous forme humaine et faire semblant de ne rien comprendre. Et puis ça ridiculiserait la dragonne améthyste et rien que pour ça, Ajikis décida de jouer le jeu.

« Une dragonne ? Oh bah merci ! Est-ce que j'ai l'air d'avoir des écailles ?! Vous êtes toujours aussi stupide ou vous cherchiez juste un moyen d'attirer l'attention ?! »

Et bonne chance pour prouver l'inverse, misérable bébé dragonne ! Elle ne devait pas avoir plus d'un millénaire la petite jeunette, là ! Et ça se prenait déjà pour une grande ? Pffff ! Décidément les dragons améthystes manquaient vraiment d'éducation ! Elle aurait fait quoi la grande saucisse mauve si Ajikis s'était sentie offensée et s'était transformée, hum ? Non parce qu'elle la mettait KO quand elle voulait, hein ! Un bébé améthyste contre un dracosire rubis ? Même pas besoin de lancer les dés, la partie était gagnée d'avance pour Ajikis. Haha la jeunette allait s'énerver et tenter par tous les moyens de prouver à son cher et tendre humain que Ajikis était une dragonne mais cette dernière n'avait pas l'intention de révéler sa vraie forme alors la gamine pouvait ranger ses jouets et partir prendre un bain à la lavande : elle n'avait aucune chance !

▬Inscription : 15/05/2013

Eh bah voyons

Le ciel commençait à agonisait en bronze et en rouge, le soleil tutoyait la cime des arbres, caressant de ses rayons les feuilles les plus hautes. Le parc c’était assombrie. Les familles s’étaient éclipsées, ne laissant derrière eux qu’un reste de crient. Au centre même de ce qui semblait être une dragonne et ce qui était une dragonne, Roy passa d’une personne à l’autre sans y comprendre quoi que ce soit. Le niveau de perplexité de cette situation le dépassait légèrement. Artémise était connue pour être d’une sagesse sans nom et tenu d’une langue vertueuse qui ne savait guère mentir. Mais prétendre que l’individu qui se tenait là, a peine plus grande que lui, était un dragon … c’était se foutre de la gueule du monde ! Il n’y avait que Lukas d’assez crédule pour croire à une chose pareil et pourtant, le doute flotté en particule malicieuse. Artémise n’avait jamais tort, grande dame du savoir, elle était, pour les humains, une encyclopédie vivante. Alors pourquoi Roy se méfierait de ses accusations ? Et puis... a en croire les paroles de « l’egypienne », il y avait effectivement quelque chose qui ne tournait pas rond chez elle.

« Jeter le gant » était une phrase commune du Moyen-Âge. La coutume voulait que les chevaliers jettent leur gantelet de cuir à terre pour lancé un défis à un adversaire. Aujourd’hui les humains se comptaient d’un simple mais radical « Je te défis de venir me refaire le portrait espèce --- ! » Puis bon, en venir à dire cela a un enfant de cinq ans, c’est qu’il fallait déjà être un peu illuminé. Et ne parlons même pas de son soit disant nom. Ajikis la Rusée. « Et moi c’est Roy le destructeur et voici mon fils, Lukas le destructeur² Jr. Enchanté.»

▬ « C’est pas que vous ne me semblez pas sympathique mais… l’hôpital psychiatrique c’est par là. Demandez une certaine Carole. Il parait qu’elle s’occupe merveilleusement bien des demeurés et tout ce qui concerne les troubles de la personnalité. » Déclara Roy en redressant Lukas qui commençait à glisser de ses bras. Le tout avait été lâché sur un ton particulièrement moqueur et dédaigneux. Soit il s’agissait d’une humaine, dans ce cas son conseil n’avait pas été inutile. Soit il était vraiment question d’un dragon sous une forme humaine et auquel cas il pourrait bien finir en quatre heure pour reptile géant.

▬ « Papa, c’est quoi un demeuré ? »
▬ « Je te dirais ça apr-.. »
▬ « Une personne demeuré est quelqu’un d’intellectuellement retardé. » Répliqua Artémise d’une voix froide et concis ne cachant pas une pointe d’élégance. Roy ne put que lever doucement la main vers son amie pour en approuver la définition.

La dragonne améthyste n’était pas une combattante, comme tous les congénères de son espèce d’ailleurs. Plutôt diplomate, elle préfèrait nettement la parole aux coups de griffes. Se battre serait une perte de temps et devant un adversaire aussi vorace et aussi bête qu’un mulet, s’était peine perdu. Elle envisageait même déjà de partir sans prendre la peine d’engager une conversation avec cette dracosire dont l’ignorance n’avait d’égal que son manque de fierté. D’où un dragon prenait forme humaine ? N’avait-elle pas honte ?! Les batailles ne forge pas les plus grands, ni même les plus noble et avoir écrasé un tyran ne veut pas dire que le respect y est attaché. Artémise n’avait donc aucune envie de respecter cette chose qui n’était même pas capable de porter sur ses épaules écailleuses toute la gloire de son genre.

Tout en gardant un calme et une sérénité qu’aucun autre dragon ne réussirait à préserver, le reptile aux écailles de cristales ajouta après un court silence ambigu. « Si nous sommes stupide je n’ose même pas imaginer ce que tu es. Il faut avoir le cerveau abruti pour utiliser ta véritable identité dans cette « tenue » et tu te prétends supérieur ? Réfléchis y a deux fois avant de piailler sur le niveau intellectuel des hommes si tu n’es même pas capable de ne pas attirer l’attention en tant que dragon déguisé. » Elle fit une courte pause. Sa langue était aiguisée, tranchante comme la glace. Peut-être y allait-elle un peu fort à rabaisser ainsi cette dragonne, si elle en était vraiment une. Surtout que si Artémise la connaissait, c’est qu’elle devait être un sacré phénomène historique. Impassible aux possibles crises de colère de sa « sœur » dragonne, l’améthyste continua. « Tu ne sembles bonne qu’à te battre, évite donc de parler. »

Si la nervosité pouvait être incarnée, elle serait sans doute à l’image de Roy. Il ne tremblait pas, mais dans ses gestes cassés on pouvait sentir sans se tromper de l’anxiété. Tout n'était plus qu'une question de... tempérament.

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▬Inscription : 21/04/2013

Ho magnifique : la saucisse et l'humain s'associaient pour défendre le pauuuuvre petit homme contre la grande méchante dracosire. Sérieusement ? Ajikis avait peut-être, sûrement, fait une bourde mais on ne la surnommait pas la Rusée pour rien. Ils pensaient vraiment avoir gagnés tous les deux là ? Sérieusement ?

« C’est pas que vous ne me semblez pas sympathique mais… l’hôpital psychiatrique c’est par là. Demandez une certaine Carole. Il parait qu’elle s’occupe merveilleusement bien des demeurés et tout ce qui concerne les troubles de la personnalité. »

Ajikis sourit en dévoilant les belles dents blanches de son corps humain et prit l'air d'une humaine tentant de rester sérieuse tout en sentant le fou rire arriver. Elle retint une remarque bien sentie qui lui aurait fait exploser son prochain mensonge et pour éviter de bouffer tout cru l'humaine, elle se contenta de passer une main dans ses cheveux. Rien dans sa posture, dans son attitude ou dans son regard ne laissait transparaitre gêne, honte ou colère. Non. On avait juste l'impression d'être face à une femme qui essaye de garder son calme alors qu'elle a juste envie d'éclater de rire.

« Si nous sommes stupide je n’ose même pas imaginer ce que tu es. Il faut avoir le cerveau abruti pour utiliser ta véritable identité dans cette « tenue » et tu te prétends supérieur ? Réfléchis-y à deux fois avant de piailler sur le niveau intellectuel des hommes si tu n’es même pas capable de ne pas attirer l’attention en tant que dragon déguisé. Tu ne sembles bonne qu’à te battre, évite donc de parler. »

Ajikis éclata de rire, purement et simplement. Son rire cristallin semblait mal placé dans cette ambiance tendue et dangereuse mais c'était tellement déplacé que ça semblait réel. Oh on pouvait dire beaucoup de choses sur Ajikis mais on ne pouvait pas dire qu'elle ne savait pas mentir et jouer la comédie à la perfection. Dragon Améthyste ou pas, elle réussissait à les berner. C'était comme ça, c'est tout. Ajikis avait cet espèce de don déplaisant pour imaginer dix milles plans à la fois et pour réussir à se sortir vainqueur de toutes les situations, même les plus atroces. Sous sa forme draconnique, la dracosire était terrifiante et même si elle semblait plus petite que les dragons de sa race, on sentait s'échapper d'elle cette espèce d'aura de confiance et de ruse. On ne prenait pas Ajikis au dépourvu, jamais.

« Eh bah putain ! Elle avait pas tord la dragonne ! »

Et elle se remit à rire. L'humaine qu'elle jouait était au bord des larmes tant le fou rire venait du fond de son corps. Ajikis était dans son rôle et personne ne pouvait la percer à jour. Personne. Oh si peut-être une personne : Arcos. Oh mais attendez ! Arcos était mort, pas de chaaaance ! On pouvait être avocat, dragon améthyste, gamin, justicière ou psychologue, qu'importe. Quand Ajikis entrait dans un rôle, on ne pouvait plus la voir comme la dragonne qu'elle était mais bien comme le rôle qu'elle jouait. Dire qu'on l'avait percé à jour aurait été mentir : même quelqu'un au courant de ses ''changements d'identités'' n'aurait pu la griller. Oh non. Ajikis la Rusée avait plus d'un tour dans son sac et le véritable problème, c'est qu'on ignorait qu'elle avait un sac. Grossière erreur...

« Ouah la vache ! Sérieux, j'pensais pas qu'elle aurait raison à ce point ! C'est dément ! »

Elle sécha ses larmes de rire et sembla se rendre compte de la présence des trois individus en face d'elle. Ajikis n'était plus Ajikis la Rusée, elle était Ruby Anderson, américaine finissant ses études à Yellowknife et ça, personne n'aurait pu prouver l'inverse. La saucisse mauve avait beau prêcher la bonne parole et ne dire toujours que la vérité, elle ne pouvait pas contrer ça. Pour dire vrai, elle allait se mettre à douter et à se demander si elle n'avait pas fait une erreur. Les dragons améthystes étaient comme ça : ils combattaient la vérité mais savaient reconnaître leurs erreurs, contrairement aux autres races qui préféraient bouffer leurs queues plutôt que de s'avouer en tord.

« Ah oui mince, vous êtes pas au courant de toute l'histoire, désolée ! Votre Ajikis, là, elle m'a proposé un marché. Elle m'a dit c'que j'devais dire, à quel moment j'devais arriver et comment j'devais me comporter. Mais sérieux, j'pensais vraiment pas qu'elle aurait raison ! Elle avait l'air de bien se marrer en me disant comment vous réagiriez mais je pensais juste que c'était une meuf un peu chelou mais bon, vu qu'elle m'a filé du fric bah j'l'ai fais. Mais sérieux... Putain j'pensais pas que ça marcherai aussi bien ! »

Et elle se remit à rire à gorge déployée. Oh non on ne pouvait pas penser un seul instant qu'on avait en face de soi une dracosire sous forme humaine, non. Dire qu'on continuait à penser à Ajikis en regardant l'humaine se tordre de rire aurait été mentir car même le plus averti des dragons aurait été en mal de la reconnaître.

« Moi c'est Ruby Anderson, j'étudie le théâtre à la FAC de Yellowknife. D'ailleurs je sais pas pourquoi mais votre Ajikis elle s'est tapé des barres quand elle a sut mon prénom... Elle était quand même chelou c'te meuf... M'enfin elle paye bien donc bon ! Et puis il n'y a pas eu de dégâts, non ? Enfin si j'ai faillis me faire buter mais elle m'avait dit qu'les dragons améthystes n'attaquaient pas sans être sûr, ou un truc du genre. »

L'humaine étira ses longs bras en baillant. Oh non on ne pouvait même plus penser qu'elle était Ajikis. Cette dernière était connue pour avoir une fierté particulièrement haut placée alors qu'elle s'autoproclame ''meuf chelou'' ? Oh non, ce n'était vraiment pas prêt d'arriver. Alors oui, Ajikis avait réussit sa transformation et elle entrait dans ce nouveau monde humain en tant que Ruby, une humaine comme les autres. Et ça, personne ne viendrait dire le contraire. Personne. Tout comme il était impossible pour la saucisse mauve de vomir des pâquerettes et de s'allier avec l'autre dingue de Jack Silverstone, il était impossible de percer Ajikis à jour lorsqu'elle employait cette ''technique''.

« Et sinon, ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? Non parce que j'voudrais bien parrainer un dragon aussi mais vu que je suis vachement prise avec mes études, je sais pas si je pourrais bien m'en occuper... »

Ajikis dire ça ? Tsss... Plutôt attendre que les dinosaures reviennent, ce serait plus sûr ! Ajikis était réputée pour avoir une forte estime d'elle-même et elle se serait mordue la queue plutôt que de parler des dragons comme des animaux domestiques.

▬Inscription : 15/05/2013

Peace mesdemoiselles

Les paroles d’Artémise avaient été si lourdes et sérieuses que Roy en eu momentanément le souffle court. Il ne l’avait jamais vue aussi froide envers quelqu’un. Normalement gentille, douce et appliquée, elle adoptait toujours un comportement réfléchie et raisonnable. Elle ne s’avançait pas dans de trop longue discussion, donnait un point de vue objectif et laissait parfois place au doute, ne voulant pas imposer ses idées. Mais là, c’était diffèrent. La dragonne ne voulait de toute évidence pas lâché le morceau, sûre de son accusation.

Mais Roy, du genre perspicace, ne savait plus où donner de la tête. Qui devait-il croire à présent ? Après tout, même si il faisait souvent aveuglement confiance en sa dragonne il ne pouvait l’appuyait sur le fait que la demoiselle qui répondait au nom de Ruby était un gros reptile recouvert d’écailles. C’était impossible, qu’une si grosse bête se transforme en un être humain. Mais il y avait toujours ce doute, pesant et coriace qui enchainé l’avocat a une réflexion encore plus complexe et plus farfelu que n’importe quelle affaire dont il a eu la charge jusqu’à présent. Même celle de Jack Silverstone était comme une pochette surprise, comparé aux calomnies d’Artémise.

Si l’atmosphère était autrefois tendue, elle s’affaissa bien vite en un rire éclatant de la jeune femme. Ce rire-là, à défaut de pouvoir le définir entièrement, était d’une sincérité sans égale. Une moquerie pure et dure qui pinça les nerfs de la dragonne améthyste, lui faisant automatiquement redressé la tête de surprise. Maintenant, emprisonné dans un mal-être, on sentait gronder flammes et colère. Dans ses yeux en incendies couvait une éruption d’émotions dangereuse. Artémise n’attaquerait pas, elle était simplement frustrée et sentait la confiance de son compagnon humain la quittait à chaque parole de cette misérable Ruby. Elle le sentait, qu’elle ne s’était pas trompée, elle ne doutait pas une seule seconde.

▬ « Roy ne l'écoute pas elle ment comme elle resp- » Susurra la dragonne en relevant un tantinet les babines.
▬ « Ça suffit. Même si il s'agit bien d'un dragon, tu veux qu'elle me fasse quoi, là tout de suite hmm ? » Elle le fixa brièvement avec ce regard que les femmes réservent aux enfants ou aux amants. Elle murmura, si bas que ses mots en devenaient presque des fantômes de son. Roy n’en reçu aucune syllabe. Alors que les traits de dame Artémise se ravinaient à nouveau de détresse, le père s’approcha, main tendu, vers la demoiselle. La pupille chocolat de ses yeux luisait de résolutions nouvelles avec n’en déplaise, un zeste d’hésitation.
▬ « Excusez là, elle est très protectrice. Je me nomme Roy Lockart, avocat et voici mon fils Lukas. Dis bonjour. » Lança Roy en soulevant à nouveau d’une main, l’autre étant tendue, le petit garçon dans ses bras pour mieux le replacer. Lukas, soudainement devenu timide, plongea son doigt dans sa bouche et lâcha maladroitement un bonjour mastiquait.
▬ « Bonjour... » Ruby sourit alors. Ce sourire, il inquiétait autant qu’il rassurait. Sur ce visage s’esquissait l’ébauche d’une autre femme, une femme dont Artémise avait toutes raisons de se méfier. Insaisissable, fugitif, l’humain l’ignora.

▬ « Et sinon, ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? Non parce que j'voudrais bien parrainer un dragon aussi mais vu que je suis vachement prise avec mes études, je sais pas si je pourrais bien m'en occuper... »

Roy se pencha pour déposer son fils à terre. Quand le petit bout fut parti à la conquête des balançoires, les épaules de l’homme s’affaissèrent. L’âge semblait monter à l’assaut de son corps, revanchard, jaloux de cette presque jeunesse qu’il se refusait à céder.

▬ « Ça va faire quelque mois déjà. Mais il ne faut pas prendre les dragons à la légère, ce ne sont ni des chiens ni des chats. Ils sont très intelligents, ce ne sont pas des animaux de compagnies, mais juste une compagnie dont on ne se lasse pas. A vrai dire, avec Artémise, c’est plus elle qui nous surveille qu’autre chose. » Il lâcha un petit rire cristallin et reprit. « Débordez ou pas, avec un dragon adulte je pense que vous n’avez pas à vous soucier de quoi que ce soit. Si ce n'est de le voir débarquer pour vous taper la causette. »

Artémise était restée, assise, patiente, fouettant légèrement l’air de sa queue, elle jetait de rapides coups d’œil à Lukas qui s’amusait à faire le tour du parc en essayant toutes les attractions. Puis le chérubin revint vers eux, manquant de trébucher. Il passa entre les pattes de la dragonne et en fit de même avec un peu plus d’embarras entre celles de Ruby. Il trottina ensuite jusqu’aux jambes de son père avant de s’y accrocher et de regarder avec ces même étoiles, la mystérieuse actrice de théâtre.

▬ « Je crois qu'il vous aimes bien. »

made by pandora.

▬Inscription : 21/04/2013

Ajikis avait réussit à semer le trouble dans le duo de nuisible en face d'elle. La saucisse mauve continuait à assurer que la dracosire était sous forme humaine mais si ça pouvait être logique, l'humain ne pouvait pas le savoir. Les dragons venaient tout juste de se réveiller alors comment aurait-il pu deviner que les dracosires pouvaient se transformer en humain ? Et puis surtout comment aurait-il pu imaginer un seul instant qu'il y avait des dracosires aussi rusés et fourbes que Ajikis ? Hum ? Même l'autre saucisse là ne pouvait pas dire avec précision que Ruby était Ajikis puisque pour ça, il aurait au moins fallut qu'elle puisse dire à son humain qu'elle avait déjà vu la dracosire en chair et en os. Or la saucisse était bien trop jeune et bien trop améthyste pour avoir déjà croisé le chemin de Ajikis. Cette dernière s'en serait souvenue... Difficile d'oublier une idiote pareille !
Ajikis regarda la saucisse se faire gronder par son humain et elle apprécia la chose avec une satisfaction non visible sur son visage. Haha pan dans les dents ! Elle faisait moins la fière la saucisse maintenant que son humain ne la croyait plus ! Les améthystes étaient tellement prévisibles ! S'ils étaient seuls ils n'attaquaient pas et ils acceptaient toujours d'avoir eut tord et ça leur jouaient des tours. Les rubis attaquaient dès qu'on les provoquaient et au moins qu'ils aient tords ou pas, il n'y avait plus personne pour les contredire. Les améthystes s'étaient soumis avec délice au joug humain et rien que pour ça, Ajikis ne les supportait pas. Elle-même refusait qu'on lui attribue un dragon alors elle restait sous forme humaine, notant tout ce qui pouvait servir alors que cette idiote de saucisse mauve était visiblement tombée amoureuse de son humain. Ridicule. Est-ce que cette dragonne se rendait compte de la stupidité de son attitude ? Sérieusement ? Non parce que bon, une dragonne et un humain, c'était un peu comme si Ajikis et Gasoline se reproduisaient : c'était pas près d'arriver ! Le regard désespéré que la saucisse lança à son humain la fit tomber encore plus bas dans l'estime de Ajikis. Quelle idiote... Comment pouvait-elle se prétendre dragonne alors qu'elle était aussi dépendante de son humain, hein ? On pouvait dire ce qu'on voulait sur la prétendu ''honte'' de se transformer en humain pour un dragon mais au moins Ajikis ne troquait pas son esprit, seulement son corps. Cette saucisse mauve, elle, avait peut-être une apparence draconnique mais la mentalité était belle et bien humaine. Honteux. C'était des dragons comme ça qui donnait l'impression aux humains de pouvoir les contrôler. C'était à cause des dragons comme cette saucisse si les humains pensaient aux dragons comme à des animaux de compagnie. C'était une honte pour l'espèce.

« Excusez là, elle est très protectrice. Je me nomme Roy Lockart, avocat et voici mon fils Lukas. Dis bonjour.»

Ajikis retourna dans la peau de Ruby, l'étudiante, et sourit de toutes ses dents à l'individu en face d'elle.

« Y a pas de soucis ! J'me doutais un peu que ça risquait de se finir comme ça lorsque j'ai accepté le défis d'Ajikis. Si elle est aussi terrible que ça cette dragonne, je peux comprendre que la votre ait réagit comme ça !»

Et elle fit un petit coucou de la main au petit humain dans les bras de son père. Ainsi donc ce n'était pas son propriétaire mais bien son père. Mais où était la mère ? Normalement le père devrait être en train de combattre, pas de jouer avec son fils ! Rah que cette époque était étrange !

« Ça va faire quelque mois déjà. Mais il ne faut pas prendre les dragons à la légère, ce ne sont ni des chiens ni des chats. Ils sont très intelligents, ce ne sont pas des animaux de compagnies, mais juste une compagnie dont on ne se lasse pas. A vrai dire, avec Artémise, c’est plus elle qui nous surveille qu’autre chose. Débordée ou pas, avec un dragon adulte je pense que vous n’avez pas à vous soucier de quoi que ce soit. Si ce n'est de le voir débarquer pour vous taper la causette. »

Ruby rit un peu tout en regardant l'enfant courir partout autour d'eux. Cet humain n'était pas une fusée en matière de réflexion mais il n'était pas désagréable. Pas comme l'autre marchand de viande ! Tssss ! Elle aurait dû le bouffer lui...

« Je vous envie ! Vous avez l'air d'avoir une relation très... intime avec votre dragonne ! J'espère que votre femme n'en est pas jalouse ! » dit-elle en riant.

Le petit Lukas, puisque c'était son nom, courut autour de ses jambes avant de s'accrocher à celles de son père.

« Je crois qu'il vous aimes bien. »

Ajikis vit bien que la saucisse appréciait moyennement la chose. Alors comme ça elle se prenait pour la mère du petit humain ? Mon Dieu mais elle était encore plus stupide que ce que Ajikis pensait !

« Il est adorable en tout cas ! »

Lukas continuait de la regarder avec des étoiles dans les yeux et Ajikis se demanda ce qu'il pouvait bien lui trouver... Si elle avait été sous forme draconnique elle aurait pu comprendre mais là... elle était sous forme humaine donc inintéressante. Étrange ce môme...

« Pour les dragons je vais attendre un peu, en ce moment je suis débordée et même si vous me dites qu'il n'y a pas vraiment besoin de s'en occuper, ce serait dommage que je doive le délaisser si tôt ! Mais je me demandais, comment vous faites avec votre dragonne au quotidien ? Non parce que bon je sais pas si elle rentre dans une maison basique, quoi... »

▬Inscription : 15/05/2013

Past tense

Sans savoir vraiment pourquoi Artémise se prêtait au jeu, mais encore troublée par l’intensité de la situation et de la probabilité que cette Ruby n’était autre que la dragonne des légendes, elle avait encore les écailles hérissés. Cependant, ne trouvant aucune évidence, n’étant pas armée de preuves pour compléter son accusation, la dragonne améthyste ne tordu griffe. Calme, douce, simple, elle faisait juste acte de présence, s’adoucissant d’avantage, sous les paroles de Roy et de cette mademoiselle Anderson. Tant bien même elle n’arriverait pas tout de suite à la croire, elle laissait peu à peu tomber. Ajikis était fourbe, et mauvaise, peut-être s’était-elle fait avoir… mais après tout à quoi bon s’en soucier, sa fierté passait bien au-delà de broutilles draconique. Tant qu’elle ne touchait pas à ses humains, Artémise n’avait aucune raison de montrer les crocs.

En cas de danger, ou simplement de mauvaise posture, on s’étonne souvent de se trouver là. Pour le coup, on se voudrait dans un rêve, où on n’aurait qu’à faire partir ce mal d’un revers de la main ou d’un simple grognement. Mais Roy ne rêver pas. L’éclat de voix de la demoiselle, en un rire cristallin le fit doucement sourire, mais les mots en cendres brulantes lui avaient bien écorchés les pensées. Il n’osait plus bouger muscle. Aurait-il pu le commander qu’il aurait ordonné à son cœur d’arrêter de battre, tant assourdissant lui en paraissaient les coups. Mais il finit par ravaler son nœud de gorge quand le regard du petit Lukas, innocent, tendre et perdu, se posa sur lui. Cogne, Cogne, cogne, petit cœur contre sa cage, pompant à pleines veines un passé mélancolique, le ramenant doucement à la surface. Sa femme, Charlie Griffins, ou plutôt… Charlie Lockhart. Sa mort tragique avait, le jour suivant, transformait Roy en une âme quia agonise. Les cruautés de la vie, on ne les soigne pas comme on soigne une plaie… En fait, il est souvent rare qu’on parvient à les soigner. L’avocat, même après 5 ans, avait du mal à l’oublier totalement. Après tout, il lui était difficile d’effacer son visage souriant de son esprit, car chaque regard posé sur son fils lui rappelé sa douce et tendre.

Ce n’était pourtant qu’un petit bout de femme, pas de ces grandes beautés franques, généreuses d’épaules et de poitrine, pétant à pleine joue leur santé de génisse sous leurs boucles blondes, comme on en voyait souvent au bras de grand seigneur. Non, elle n’était pas grande, mais bien proportionnée, adorable, comme peu de statuettes. Menue de taille et de poitrine, mais bien tournée de hanches et de jambes, elle était tout en courbes câlines que l’âge ne parvenait pas à amollir. Pour lui elle était parfaite, rayonnante et délicieuse. Mais le destin le lui a retiré et il avait bien du mal à l’accepter. Cependant, cette vieille tristesse ne l’empêcha pas de répondre, en garda le dos droit et la frimousse souriante.

▬ « Maman est au ciel ! » s’écriât Lukas en prenant les devants, larme à l’œil. Il ne l’avait pas connu, mais ne pas avoir de maman fait toujours mal, quoi qu’on en dise. Pour sûr, on pouvait sentir de la réelle tristesse et de vraies larmes humidifier ses prunelles, pas de simples larmes de crocodiles, oh ça non. C'étaient de véritable gouttes de sel qui viennent du cœur.

Le garçon bondit alors à nouveau pour trouver refuge dans les pattes d’Artémise. C’était devenu machinal chez lui. La chaleur de la dragonne avait le don d’apaiser sa petite âme torturait. L’améthyste recula sa patte d’un pas et plaça ses ailes autour de l’enfant. Elle laissa un halo de lumière traversé ce sanctuaire d’écailles pour que ces dernières s’illuminent en de magnifiques couleurs.

▬ « Ma femme nous a quitté dans un accident, il y a 5 ans. Donc il y a aucune trace de jalousie ! » Il retourna ses paroles en un humour difficile à digérer pour lui-même, y plaçant même un fin rire forcé, ne voulant pas mettre la jeune femme mal à l’aise.

Dans un silence devenu trop lourd, il reprit la conversation sur les dragons, sans doute plus intéressante et moins… morbide. Il jeta un œil à Artémise, qui, tête baissée, devait sans doute rassurer Lukas puis répondit à mademoiselle Anderson.

▬ « Si vous ne vous sentez pas prête laisser le temps faire les choses et peut-être que vous rencontrerez un dragon qui ne pourra plus se passer de vous, et vous de lui. Pour Artémise, non, elle ne vit pas chez nous, encore heureux, la maison a beau être trop grande pour deux, la demoiselle n’y rentre pas. Elle niche à quelque encablure de la ville, dans une caverne je crois. J’ignore où elle habite enfaite, elle ne veut pas me le dire. »

Sur un tremplin de possibilité, Roy prit les devant pour engager une nouvelle conversation. Amoureux de l’art, du théâtre et de la musique, il était évident, que malgré les sujets précèdent, il aborde l’idée.

▬ « Vous jouez dans une pièce en ce moment ? J’aimerais bien vous voir à l’œuvre vous avez l’air d’être une comédienne de talent. » Il portait sa curiosité comme une seconde peau et ses yeux en caramel fondu en disaient long sur son envie de voir une pièce d’une jeune actrice aussi ingénieuse. Changeons nous les idées !

made by pandora.

▬Inscription : 21/04/2013

Ça y est... Elle avait encore fait une bourde... Peut-être qu'à cette époque les humains n'avaient pas de mère ! Peut-être qu'il n'y avait que des sacs à bébés et que mère et père n'étaient plus des termes existants ?! Mince alors ! Oh bah non alors ! Si c'était vrai, Ajikis allait retrouver sa forme naturelle et se barrer de ce monde fou ! Non parce que bon, un monde d'humain sans parents c'était ennuyant à mourir ! Ce qui était amusant au moins à l'époque des chevaliers, c'était que l'on pouvait enlever les parents ou les enfants et il y avait toujours un chevalier ou un autre abruti pour venir tenter de le récupérer ! Ajikis se rappela la fois où elle avait enlevée une jeune noble de pas plus de dix printemps. Elle avait débarqué au château et avait détruit un donjon d'un coup de queue. Elle avait brisé le toit de la demeure principale et avait pris la princesse dans ses griffes avant de foutre le feu à l'étable : c'était tellement amusant de voir les chevaux hésiter entre rester au milieu des flammes ou se jeter devant un dragon. Ces bestioles étaient vraiment stupides... Bref. Ajikis avait donc pris son envol après avoir craché du feu sur un champ de blé puis elle s'était posée dans une antre ressemblant à la sienne : hors de question d'amener une humaine dans son volcan, non mais oh ! Et elle lui avait fait comprendre que ce n'était pas la peine de s'enfuir et que si elle tentait quoi que ce soit, la dragonne la boufferait. Mais contre toute attente l'humaine était venu se blottir entre les griffes de la dragonne. Ajikis en était tombée sur le cul ! Depuis quand des humains faisaient des câlins à des dragons ?! Non mais oh ! La gamine s'était fait expulser d'un coup de griffe au fond de la petite grotte où Ajikis l'avait posée et la dragonne s'était envolée pour regarder quels chevaliers on allait lui envoyer. Le premier qui se pointa fini empalé contre un arbre et ce n'était même pas la faute de la dragonne. Enfin presque pas ! Elle avait commencé à descendre pour ''accueillir'' le chevalier quand le cheval de ce dernier avait paniqué, avait projeté son cavalier qui s'était enfoncé une branche dans le crâne alors que son fier destrier partait plein cul vers des lieux moins dangereux. Quoique... Si Ajikis s'en souvenait bien, le cheval était parti tout droit vers le territoire d'un dragon vert peu aimable. Tant pis pour lui ! Ce n'était pas le problème de la dragonne si cette bestiole était stupide ! Le second chevalier partit en hurlant lorsque la dragonne fit son apparition et Ajikis commençait à se demander ce qu'elle allait bien pouvoir faire de la gamine lorsque deux chevaliers étaient arrivés côte à côte. Ils s'étaient battus vaillamment, affrontant la dragonne même s'ils savaient qu'ils allaient perdre. Ils s'étaient tellement bien battu, n'hésitant pas à se mettre en danger, que la dragonne eut pitié d'eux. Enfin pitié... La vérité c'était qu'alors qu'elle s'apprêtait à cramer les deux chevaliers, elle s'était fait la réflexion qu'elle allait devoir se coltiner la gamine dans la grotte encore plus longtemps et ça ne la tentait pas du tout alors la dragonne s'était envolée, laissant les chevaliers la regarder partir d'un air ébahis.

Ajikis laissa ses vieux souvenirs pour observer de nouveau l'homme et son enfant. Bon, apparemment elle n'avait pas fait une bourde gigantesque qui aurait trahis son identité puisque la saucisse mauve ne s'était pas jetée sur elle. Bon dans ce cas pourquoi il se la jouait constipé le paternel ?

« Maman est au ciel ! »

Que quoiiii ? Sa mère était un dragon ?! Ajikis manqua de s'étouffer de perplexité mais elle réussit à camoufler la chose en mettant sa main devant sa bouche comme si elle était choquée et gênée. Enfin remarque, elle était choquée. Depuis quand les dragons procréaient avec les humains, hein ? C'était absurde ! Prendre leur apparence, passe !, mais faire des bébés avec eux ?! Argh quelle horreur !

« Ma femme nous a quitté dans un accident, il y a 5 ans. Donc il y a aucune trace de jalousie ! »

Ah... hum... Ainsi donc les humains pensaient que leurs esprits montaient au ciel quand ils mouraient ? Amusant... C'était tout à fait impossible puisque si les esprits montaient au ciel, eh bien ils se seraient tout simplement fait bouffer par les dragons y volant ! Il fallait être humain pour croire qu'on pouvait monter au ciel aussi facilement ! Tss...

« Oh je suis désolée...Je ne savais pas... »

Ah ce qu'ils étaient émotifs ces humains ! Bon d'accord la matrone était morte mais c'était pas la peine d'en faire des montagnes ! A les voir on avait l'impression que la fin du monde approchait alors que non, c'était juste parce qu'une humaine, encore une !, était morte bêtement. Pas de quoi chialer pendant cinquante ans, hein ! Des humaines, il suffisait qu'il s'en trouve une autre et puis voilà ! Ah ce qu'ils étaient ennuyant les humains quand ils commençaient à se la jouer sentimental et tout le tralala ! Bon au moins il n'y avait pas une musique de fond comme dans la petite boîte avec des petits humains qui pleuraient tout le temps ! Non parce que sinon, Ajikis se serait envolée, hein ! Et elle,elle montait vraiment au ciel ! Na !

« Si vous ne vous sentez pas prête laisser le temps faire les choses et peut-être que vous rencontrerez un dragon qui ne pourra plus se passer de vous, et vous de lui. Pour Artémise, non, elle ne vit pas chez nous, encore heureux, la maison a beau être trop grande pour deux, la demoiselle n’y rentre pas. Elle niche à quelque encablure de la ville, dans une caverne je crois. J’ignore où elle habite enfaite, elle ne veut pas me le dire. »

Bon... La saucisse mauve n'était peut-être pas aussi bête que ce Ajikis pensait. Ou alors c'était juste que c'était une dragonne Sans Caverne Fixe et que du coup elle avait trop honte de l'avouer. Ça collait pas mal au scénario aussi...Bon évidemment ça avait beau se moquer sévère dans l'esprit de Ajikis, extérieurement rien de tout ça ne se voyait. Elle écoutait attentivement son homologue tout en gardant sur le visage la marque de compassion qui restait sur le visage des humains à chaque fois qu'on leur parlait de mort ou de conneries du genre.

« J'espère aussi ! Ça doit être trop cool d'avoir un dragon avec qui parler ! Mais bon d'abord je m'occupe de mon avenir, et après je verrais pour les dragons ! Ils sont pas prêts de disparaître de toute façon ! »

Ajikis rit tout en se faisant la réflexion que si une humaine lui avait sorti ce genre de réflexion, elle l'aurait bouffée toute crue.

« Vous jouez dans une pièce en ce moment ? J’aimerais bien vous voir à l’œuvre vous avez l’air d’être une comédienne de talent. »

Oups... Elle ne l'avait pas sentie venir celle-là ! Ajikis laissa s'échapper un rire gêné et pendant que son corps passait une main distraite dans ses cheveux, son esprit travaillait à pleine allure. Comment allait-elle bien pouvoir se sortir de ce merdier, hein ?!

« Une pièce c'est un grand mot ! En fait je suis figurante dans un film avec des chevaliers. C'est pas un grand film alors je ne pense pas qu'il passera au cinéma mais bon... »

Elle fit entrer sa main dans une de ses poches et en sortit un papier publicitaire où on parlait d'une pièce de théâtre pour laquelle on faisait passer des castings la semaine suivante.

« En fait je compte me présenter au casting pour cette pièce alors avec un peu de chance, vous pourrez me voir sur scène ! »

Elle lui adressa un sourire sincère, enfin sincère..., et regarda sa montre d'un air distrait avant de prendre un air étonné :

« Oh bah merde alors ! J'vais être en retard à mon cours ! Merde ! Bon bah bonne journée à vous et peut-être à une prochaine ! »

Puis elle partit en courant en direction de la sortie du parc sans se rendre compte que si elle était censée aller à la FAC dont elle avait parlé, elle s'allongeait sérieusement le chemin... Boarf de toute façon elle ne savait même pas où elle devait aller. Une fois à l'écart de la saucisse mauve et suffisamment loin pour qu'on ne la voit pas, Ajikis reprit sa forme draconnique et s'envola chasser quelque chose qui lui remplirait plus l'estomac qu'un ''hot-dog''. Elle s'était foutu dans une merde pas possible... Comment allait-elle bien pouvoir réagir si elle recroisait de nouveau cet humain ? Boarf... Elle verrait en temps voulu et la dragonne descendit en piqué pour saisir une vache solitaire. Oh à une vache près, ils allaient pas l'emmerder !

FIN POUR RUBY