|
|
| Auteur | Message |
---|
▬Messages : 188
▬Inscription : 21/04/2013
▬Profession : Criminel sociopathe
| Sujet: " Spirale " Sam 1 Juin - 12:25 | |
| ❝ Hello Dr Jekyll ! ❞
Dehors il pleut, le ciel est d'un gris nacré et pourtant Yellowknife tourne comme à ses habitudes. Ici les intempéries n'arrêtent pas la population, on fait avec sans se plaindre et on se contente sagement des jours de beau temps sans plus se désoler du déluge lorsqu'il martèle le sol. Lui plus encore, se moque de la météo tant qu'il trouve assez de distractions dans les vingt quatre heures de sa journée. Assis dans un fauteuil aussi énorme qu'il est défoncé, Jack Silverstone tend le bras pour saisir sa tasse de café froid un peu plus loin sur la table. Sur ses genoux le journal du matin et d'autres dossiers de couleur variée en fonction de leur origine. Il passe en revue des choses plus anciennes, fouille la vie de ceux ayant bridé la sienne quelques temps plus tôt. Ah il en veut à pas mal de monde ; pour sûr. L'asile ne lui a définitivement pas réussi.
« Sérieusement Jack, on cherche quoi là ? » Le dragon de fer étire le cou, fait craquer son ossature entière. « Je complète ma … liste noire. » « J'avais compris, mais franchement c'est ton dossier pour le procès tout ça ? » « Ouais. Y'a celui que l'asile a fait et … mon casier judiciaire aussi. » Explique-t-il, reposant le récipient vide. « Vous êtes dingues vous les humains, à faire autant de papiers. » La créature soupire lourdement, laisse courir son regard sur les feuilles étalées de partout. « Tiens ? C'est quoi ça ? » « Hm ? »
Redressé dans le fauteuil, Jack ouvre des yeux ronds à découvrir une pièce de ses dossiers encore inconnue jusqu'ici. Elle évoque un hypnotiseur, un homme qu'on aurait appelé et qui -logiquement- aurait dû le rencontrer à l'asile si le criminel n'avait pas filé. Un … hypnotiseur ? La bonne blague ! Il rit pour lui, se souvient du jour où les flics en étaient arrivés à utiliser leur détecteur de mensonge et leur « sérum de vérité ». Expérience non concluante, Jack fonctionne de travers c'est connu et il a faussé l'intégralité des tests depuis le début. Machinalement il passe les doigts sur ses joues, fini par poser le menton sur son poing et fixe le vide devant lui.
« J'aime pas quand tu fais cette tête. » Grogne la créature, s'étalant sur le sol. « Je me dois d'aller saluer ce … brave homme ! Il n'a pu faire son boulot et je dois dire que je suis curieux … de voir ce qu'on attendait de lui d'un point de vue médical. » « Pourquoi ? » « Hm … déformation … professionnelle dirons nous. » Il se lève, enjambe tout ce qui traîne et s'en va rejoindre la pièce faisant office de salle de bain.
Professionnelle ? Gasoline prend un air de réflexion. Au fond il ne sait pas grand chose de Jack, et l'homme évoque peu son passé. La créature est persuadée qu'autrefois, il y a eu un truc plus « humain » chez lui, une notion de contrôle et une envie de bien faire que le destin a tué, massacré pour le rendre désormais destructeur. Jack est dégoûté du monde et il s'en venge cruellement, masquant sa rancune sous un sourire diabolique. Mais Gasoline ne posera aucune question ; parce qu'il perdrait son temps … Jack ne dit que ce qu'il croit bon d'avouer et ment sur tout le reste. Autant ne pas creuser.
[…]
Une devanture d'immeuble, un cabinet de consultation. Jack n'a pas mis long a trouver le lieu d'exercice du fameux Isaac Erikson, hypnotiseur reconnu. Comme par hasard, ils vivent dans cette même ville et ce n'est pas plus mal, pas besoin d'aligner les kilomètres pour lui rendre visite. La pluie redouble d'intensité, et le criminel songe qu'il est temps de passer la porte. Il referme le parapluie et le laisse contre le mur du hall, rejoignant la salle d'attente totalement vide. Ça lui rappelle des choses, cette ambiance. C'est loin ; proche aussi. Il ne soupire pas, ne regrette pas vraiment non plus cette époque passée. Celle-ci est seulement différente …
Après un rapide examen de la pièce, Jack fait rouler ses épaules et récupère le Colt à sa ceinture. Il préfère les armes à feu un peu plus lourdes d'ordinaire mais celle là fera bien l'affaire … couplée aux grenades dans ses poches et aux lames dans ses manches. Il ne sort jamais sans outils. Un coup de pied en avant pour ouvrir la porte et il entre dans le cabinet, lançant un « Bonsoir Docteur ! » on ne peut plus enthousiaste. Docteur … mouais ; ça ne colle pas trop et ça sonne même mal. Qu'importe ; il n'est pas là pour évoquer le titre que confère le métier mais pour tout autre chose.
« Je ne me présente pas, vous avez lu mon dossier vous savez donc … qui vient d'entrer. » Dit-il, approchant du bureau pour se laisser tomber sur la première chaise venue. « Isaac Erikson … Amusant, je vous imaginais plus … âgé lorsque j'ai lu quelques uns de vos comptes rendus. »
Il laisse filer un rire, croise les jambes et claque la langue dans sa bouche. Cette rencontre sera intéressante quoi qu'il se passe. Jack n'en doute pas, ce sera très divertissant. Un œil posé sur l'homme en face, il le décortique de vue. Singulier personnage loin des classiques … intéressant.
« Votre domaine d'activité m'intrigue je dois dire. Je pense n'avoir jamais rencontré … ou tué qu'importe, d'hypnotiseur. Considérez ma visite comme une pure curiosité et je l'avoue, j'ai hâte de savoir … pourquoi on comptait vous envoyer à l'asile pour me rencontrer. La police croyait réellement que vous pouviez apprendre quelque chose ? »
Pour l'heure, il ne lui veut pas de mal et il est on ne peut plus honnête et en parlant de curiosité. Reste à voir dans le temps si cet homme lui inspire une envie quelconque de jouer du scalpel …
Dernière édition par Jack Silverstone le Dim 2 Juin - 1:40, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: " Spirale " Sam 1 Juin - 22:32 | |
| ❝ Mister Hyde, I suppose ?❞
Bercé par l'incessante symphonie des gouttes de pluie qui battaient férocement la baie vitrée, je profitais d'un (trop rare) trou dans mon emploi du temps pour me plonger en état de sommeil hypnotique, dans le but, je l'espérai, de pouvoir faire taire le marteau qui s'amusait à tambouriner contre les parois internes de ma boite crânienne. Confortablement installé dans mon fauteuil de cuir noir, j'avais même pris la peine de retirer mes chaussures vernies et de desserrer le noeud de ma cravate à rayures, ma préférée, afin de pouvoir descendre aisément au plus profond de moi même en quelques instants. Mes yeux se posèrent sur un point imaginaire que je visualisais quelque part dans l'espace qui me séparait de la fenêtre et je laissais mes sens prendre pleinement conscience de mon environnement. Mes yeux se fermèrent quasi-instantanément, emporté par le battement sourd de la pluie qui devenait de plus en plus lointaine (oui, je suis un Auditif/Visuel) et je me retrouvais devant un escalier imaginaire d'une dizaine de marches, s'enfonçant sous terre dans l'obscurité la plus totale. Comme d'habitude, je m'imposais les trois fusibles élémentaires de l'auto-hypnose. Premièrement, durant ce sommeil, je ne me concentrerai que sur mon présent et mon futur. Deuxièmement, je ne ferai que des choses positives pour moi. Troisièmement, si danger il y a, je sortirai immédiatement de ce sommeil hypnotique...
Bien. Je commençais donc à descendre les marches, m'enfonçant à la fois dans l'obscurité et dans les méandres de mon inconscient, par lequel je me laissais guider volontier. J'avais appris à lui faire confiance et nous étions en excellents termes. Là où il m'emmenait, le temps et l'espace n'avaient aucune importance, c'était comme si je me dissociais de mon enveloppe corporelle et que je rentrais dans un univers qui n'appartenait qu'à moi. Du moins, jusqu'à ce la porte ne claque contre le mur, déclenchant instantanément le troisième fusible qui me tira de ce "sommeil" si agréable pour m'offrir le spectacle étrange de l'arrivée d'un clown au rabais dans mon cabinet. Mon esprit se reconnectait à la réalité et je crispais mes doigts sur les accoudoirs de mon fauteuil quand je remarquais l'arme qui pointait au bout du bras de l'écervelé qui me balança un "Bonjour Docteur !" qui, s'il se voulait enjoué, n'était pas sans trahir une certaine insanité mentale.
« Je ne me présente pas, vous avez lu mon dossier vous savez donc … qui vient d'entrer... Isaac Erikson … Amusant, je vous imaginais plus … âgé lorsque j'ai lu quelques uns de vos comptes rendus. » déclara l'homme qui me faisait face, en se laissant choir sur une chaise de bureau. Effectivement, je le connaissais, j'avais lu son dossier. Mon très bon ami Roy Lockhart avait tenté d'assurer la défense de Jack Silverstone, sans succès, avant que ce dernier ne se retrouve interné. Mes yeux ne pouvaient pas se détacher de l'arme avec laquelle cet individu jonglait nonchalamment, ce qui avait tendance à me rendre un peu nerveux. Je vins discrètement apposer la pulpe de mon pouce contre l'extrémité de mon annulaire afin de me calmer. C'est ce qu'on appelle, dans le jargon, un ancrage, soit un geste associé avec un souvenir inconscient d'un état d'esprit particulier qui replonge la personne ancrée dans un état similaire. Dans ce cas là, une profonde plénitude, quasiment déconcertante. Je sentais mon souffle ralentir et le brouillard se dissipait dans mon esprit alors que j'écoutais M. Silverstone reprendre la parole.
« Votre domaine d'activité m'intrigue je dois dire. Je pense n'avoir jamais rencontré … ou tué qu'importe, d'hypnotiseur. Considérez ma visite comme une pure curiosité et je l'avoue, j'ai hâte de savoir … pourquoi on comptait vous envoyer à l'asile pour me rencontrer. La police croyait réellement que vous pouviez apprendre quelque chose ? »
Un léger sourire détendu s'afficha sur mon visage, malgré les menaces que mon interlocuteur ne se donnait pas la peine de dissimuler et mes doigts se décrispèrent lentement. Mes pieds glissèrent dans mes chaussures -je déteste être en chaussettes ou pire, pieds nus- et je me sentais alors pleinement disposé à converser avec cet homme, aussi dangereux fusse-t-il.
« Je ne suis pas docteur, Monsieur Silverstone. Mon activité n'est, malheureusement, pas encore reconnue à sa juste valeur par le corps médical canadien. » Lâchais-je en esquissant un sourire poli. S'il était venu pour assouvir sa curiosité, il me donnait également la "chance" d'étancher la mienne, par la même occasion. Bien entendu, Jack était consciemment le maître de la conversation, puisqu'il avait une arme braquée sur moi. Néanmoins, je disposais également d'un éventail d'armes redoutables à ma disposition. Non, non, pas le genre d'armes qui trouaient la peau mais qui prenaient directement pour cible l'inconscient de mon interlocuteur, aussi indétectables qu'un silencieux au bout d'un canon (pour les maniaques de la détente). Tout d'abord, d'une manière très subtile, ma langue vint claquer sur mon palais et mes jambes se croisèrent, afin de mimer l'homme qui se tenait face à moi. Le "mirroring" était une puissante technique de séduction qui permettait de se synchroniser avec n'importe qui de la manière la plus douce et la plus indétectable possible. Forcément, face à un meurtrier, il valait mieux laisser la provocation de Frank Farelly le plus loin possible.
« Effectivement, c'est ce que la police croyait. » Ma tête hocha au rythme de mes paroles, afin d'envoyer un maximum d'afférences positives à l'inconscient de M. Silverstone. J'étais bien décidé à utiliser le plus de fois possible les mêmes tournures de phrases que lui afin d'accentuer la synchronisation, tout comme je m'efforçais de parler sur ses expirations lentes et profondes avec un langage aussi soutenu que le sien, sur un rythme identique. « J'admets que votre domaine d'activités m'intrigue aussi énormément. Le personnage dans son intégralité m'a semblé... Fascinant. Afin de répondre à vôtre question, on m'a laissé entendre que vous aviez donné du fil à retordre aux médecins et aux psychiatres qui ont eu le devoir de vous examiner... La police voulait simplement explorer d'autres pistes et m'avait contacté pour essayer de savoir ce qui, d'après eux, ne tourne pas rond chez vous. » J'avais pris grand soin d'accentuer le "d'après eux", pour ne pas le laisser croire que je le provoquais délibérément, car derrière le point d'ancrage qui me permettait de relancer un état de calme interieur, j'avais somme toute peur qu'il ne se décide à me descendre. Néanmoins, ma voix ne trahissait aucune inquiétude, je restais, pour l'instant, maître de mes émotions. « Ensuite, vous vous êtes enfui et nous n'avons pas eu le plaisir de nous rencontrer... Si vous considérez que cette visite vous a été dictée par la plus pure des curiosités, je suppose que vous avez d'avantages de questions auxquelles vous aimeriez trouver des réponses. »
Mes sourcils se levèrent dans une expression interrogative. De la même manière que je traitais mes patients, je n'imposais rien à mon interlocuteur, je me contentais de suggérer, plus ou moins subtilement, tout en essayant d'envoyer des messages que seul son inconscient serait en mesure de percevoir et de décrypter clairement. Etiqueté comme "Psychopathe", je ne savais pas si M. Silverstone apprécierait mes "mind games", mais à moins qu'il ne soit vraiment dans l'optique de rayer au plus vite tous les noms sur la liste des personnes impliquées de près ou de loin dans son procès, il n'avait aucune raison de ne pas rester un peu pour converser, simplement et calmement, avec moi.
|
| | | ▬Messages : 188
▬Inscription : 21/04/2013
▬Profession : Criminel sociopathe
| Sujet: Re: " Spirale " Dim 2 Juin - 1:43 | |
| ❝ Hello Dr Jekyll ! ❞
Il le voit détendu, sent qu'il ne l'est pas tant et le constat lui tire un fin sourire. Jack avancera qu'il a fini par savoir qui le craint et qui -tout au contraire- se moque bien des cadavres qu'il a abandonné au fil de ses aventures. Remarque, il faudrait être dérangé pour ne pas sentir poindre un grain d'inquiétude face à un homme venu investir votre espace vital une arme à la main. L'homme qui lui fait face est stable, il a conscience de ce qui l'entoure et c'est bien plus appréciable en un sens. Car Jack préfère les personne capable de lui tenir tête et plus l'intelligence est grande plus il se sent dans son élément. Bizarre ? Lui dirait logique. À l'entendre expliquer que le titre de Docteur ne sied pas à sa profession Jack hausse un sourcil, plissa un coin de sa bouche en une moue perplexe.
« Hm ! On a peu de considération pour les thérapies dites : alternatives. » D'un mouvement de la main il chasse l'air, signifie sa désapprobation quant à ce manque de respect pour le métier de son vis-à-vis. « Je ne partage pas cette opinion puisque à mon sens la méthode importe peu si le résultat est là. Et si nous nous référons au but fondamental d'un médecin à savoir : soigner les maux d'autrui, vous êtes plus proche de cette définition que la plupart des psychologues que j'ai eu le déplaisir de … côtoyer. » Aucun besoin de flatter l'autre, il ne fait que poser un point de vue et hausse lentement les épaules. Jack sait par expérience que le corps médical est plus bancale encore qu'une ancienne balance. Il a vu les passionnés, les ambitieux, les bons à rien seulement là pour le prestige qu'offre le port d'une blouse. Et pensez bien qu'il a peu d'estime pour ceux que la seule odeur de l'argent attire. Ha la police croyait donc ; oui bien entendu. Idiots qu'ils sont tous, faute de faire leur travail ils vont crier à l'aide. Dommage, il n'est pas si facile à comprendre. Il en rit légèrement, c'est seulement idiot. La suite toutefois, lui fait lever le nez et son regard encre de chine accroche celui de l'hypnotiseur. Il le laisse parler, pèse les paroles et leur sens caché. Lire entre les ligne l'a trop amusé en tout temps et trouver en l'autre suffisamment de contenance pour l'aborder si sereinement est assez flatteur l'air de rien. Autant Jack apprécie la hargne, autant le calme lui parle et l'invite à d'autres jeux moins … explosifs. L'interrogation qu'il transmet en haussant les sourcils fait hocher la tête du criminel qui décolle le dos de la chaise qu'il occupe, se penchant légèrement en avant tandis qu'il effleure le bureau du bout des doigts.
« Il est bien dommage qu'on m'ait imposé des entretiens avec des bons à rien. Voyez, ils ne venaient pas pour comprendre mais uniquement pour statuer et enfoncer, passez moi l'expression, un clou dans ma … camisole. Ils me déclarent fou, je nie cela et le dialogue devient sourd. » Il marque une pause, retire ses gants et les enfonce dans ses poches. « Là où je veux en venir c'est que … je n'ai pas à m'expliquer sur le pourquoi de mes actes. Au fond de quels droits d'autres hommes me jugeraient ? Parce que leur CV prétend qu'ils ont assez lu de bouquins pour pouvoir le faire ? Non ! Non, en vrai je suis disons plus … disposé à discuter comme nous le faisons ici entre personnes, certes différentes, mais assez respectueuses pour éviter l'hypocrisie d'une confession obtenue sous la contrainte. »
Un sourire à son visage mutilé et il range l'arme à sa ceinture. Nul besoin de la braquer sur cet homme il est trop habile en paroles pour se laisser influencer ou démonter par quelques menaces. Ainsi, Jack estime les présentations faites et la machine enclenchée. La suite seule déterminera si oui ou non il faudra ajouter le nom de l'hypnotiseur à la liste noire mais pour l'heure non. Jack est réellement curieux d'en apprendre d'avantage et il vient croiser les mains sur le bureau.
« Après, ne nous voilons pas la face je doute que vous ayez la moindre sympathie à mon égard et je n'en attends pas d'ailleurs. J'apprécie votre politesse cependant. Cette notion manque cruellement aux gardiens d'asile. »
Oh pour sûr, ils n'étaient pas du genre à parler eux. Plutôt à frapper et il a plus d'une fois subit leur colère -l'ayant provoquée bien entendu- sans que l'un d'eux songe une seule seconde à lui accorder ne fut-ce qu'un bonjour. Franchement, qu'enseigne-t-on aux gens dans les écoles hein ? Ça n'a jamais tué de saluer une tiers personne. Jack le fait lui et même ses victimes reçoivent le minimum d'égard.
« Maintenant que les choses sont claires oui j'avais en effet quelques questions. Comme je vous le disais plus tôt votre domaine m'est assez … vague. J'ai eu l'occasion d'entendre parler de la pratique, mais jamais d'en entendre une description plus précise, évoquée par un praticien. De fait, j'en viens à me demander ce que vous étiez sensé trouver. Quelle … petite bête nécessite votre présence pour la dénicher là où des dizaines d'autres ce sont cassé les dents ? »
Machinalement il sort son paquet de cigarette, en allume une sans penser à demander une autorisation quelconque. C'est trop habituel, trop normal pour qu'il s'en prive ; toutefois il se lève et va entrouvrir la fenêtre avant de souffler la première ligne de fumée vers l'extérieur. Sur le coup sa réaction le surprend un peu, il se fout bien de laisser des cendres sur un tapis ou d'incommoder son monde en temps normal … bah, sans doute un vieux réflexe. Datant d'avant … Il n'en montre rien pour autant, se contente d'apprécier sa clope et appuie le dos sur la vitre. Il a autre chose à penser et son interlocuteur est bien plus intrigant que l'idée de lui épargner un relent de tabac.
|
| | | | Sujet: Re: " Spirale " Dim 2 Juin - 12:34 | |
| ❝ Mister Hyde, I suppose ? ❞
Le ton de la conversation se voulait calme et... Civilisé malgré l'arme qu'il gardait au poing, un cadre que j'aurais moi même essayé d'instaurer si j'avais eu l'opportunité de l'examiner à l'asile où il était interné, dans une salle plus spacieuse que les cellules capitonnées, en lui faisant retirer sa camisole et avec le respect nécessaire que l'on doit à la part d'humanité de n'importe quel "malade". Monsieur Silverstone s'exprimait avec une politesse indéniable, ce qui facilitait grandement l'échange verbal, toujours malgré l'arme qu'il gardait au point, un élément que je m'efforçais de conserver hors de l'équation. Aussi, le clown à l'allure malsaine acquiesça d'un air circonspect la vision des choses du corps médical canadien en mettant en exergue le fait que la méthode était bien trop souvent privilégiée aux résultats, un constat sur lequel je ne pouvais m'empêcher d'être d'accord. L'individu qui avait fait irruption dans mon bureau semblait véritablement convaincu de la portée humaniste et bénéfique de mon action, c'était déjà une chose qui me tenait provisoirement hors d'atteinte d'une balle marquée de mon nom.
L'homme continuait son monologue tandis que je gardais un silence monacal, tout en continuant de faire de mon mieux afin de me synchroniser d'avantage avec lui en adoptant les mêmes mimiques faciales à trente secondes d'intervalle tout en adoptant le même rythme respiratoire... Du détail, qui, inconsciemment, a son importance. Sans vraiment l'avoir incité à me parler de son expérience passée, "Mr.Hyde" se livrait déjà à moi en m'évoquant les balbutiements de la profession face à un cas aussi sévère ainsi que ses états-d'âme. Mine de rien, le dialogue qui s'installait n'était que le début de l'empathie typique de la relation qui liait un thérapeute et son patient, bien que M. Silverstone ne s'attendait pas à ce que je lui accorde la moindre sympathie. La sympathie ne m'intéressait pas non plus de toute manière. J'avais d'ailleurs une excellente citation à ce propos, que je déclarai aux patients qui s'offusquaient lorsque je les mettais face à leurs problèmes : « Je ne serai pas vôtre ami et je ne veux pas l'être car vos amis ne peuvent rien faire pour vous.», afin de m'affranchir du cadre politiquement correct et leur faire comprendre qu'en dépit de mon attitude parfois irrévérencieuse, j'étais de leur côté. J'appréciais donc la politesse que je recevais et j'avais bien compris que cet homme là avait été bien trop malmené par mes "confrères" pour s'attendre à la moindre sympathie venant de moi. En quête d'une simple conversation, l'homme rangea son colt et je retins un soupir de soulagement. Toujours dans l'optique de me synchroniser à lui, je croisais à mon tour mes mains sur mon abdomen en écoutant l'interrogation qui l'avait mené jusqu'à moi. Mon visage se déforma légèrement en une grimace de dégout lorsqu'il entreprit de s'allumer une cigarette, mais le clown me devança et ouvrit une fenêtre. J'étais prêt à me lever pour m'épargner l'odeur du tabac malgré l'arme en évidence à sa ceinture. Le geste de mon interlocuteur semblait contradictoire avec son arrivée fracassante et son manque d'attention vis à vis de mon espace personnel, mais j'appréciais ses égards alors que je m'apprêtais à répondre à ses nombreuses questions.
« Statuer ne m'intéresse pas. Statuer, c'est s'immobiliser. Or, mon savoir-faire consiste justement à ouvrir des portes closes dans l'inconscient afin de permettre à mes patients d'avancer et de comprendre qui ils sont vraiment, de surmonter leurs peurs, leurs angoisses, des souvenirs douloureux qui auront provoqué un quelconque blocage ou un changement radical dans leur personnalité. » Répondais-je lentement, de manière intelligible en soutenant le regard plissé de mon interlocuteur. « Ainsi, vous comprenez que connaître le "pourquoi" m'indiffère. "Pourquoi" est un lien vers le passé et, la plupart du temps, dans le processus d'une thérapie, je ne cherche pas à connaître ce qui pousse un individu lambda à franchir le pas de ma porte, je lui confère simplement la structure nécessaire à la résolution de ses problèmes. Je l'accompagne tout au long du chemin et au final c'est le patient lui même qui décide d'où il part et de l'endroit où il souhaite arriver. » Voilà, ça, c'était le chapitre de présentation de mes compétences, très imagé, mais innocent et authentique dans son optique. Mais je ne répondais probablement pas à sa question principale : "Pourquoi aurais-je été plus apte à "planter un clou dans sa camisole" ?
J'inspirai profondément. Un synergologue averti aurait deviné, grâce aux mouvements de mes yeux, que je réfléchissais à la meilleure manière de tourner mes phrases, sans pour autant chercher à embellir les choses ou à mentir à mon vis-à-vis. « En vérité, j'ignore ce que j'étais sensé trouver. Le problème des autorités et des praticiens impliqués dans ces affaires, c'est qu'ils excluent totalement l'esprit humain de l'équation. Ils s'attachent aux faits, aux motivations, cherchent à rationaliser tous les paramètres sans prendre en compte les considérations inconscientes pour finalement pouvoir mieux vous passer la camisole. Quand je vous disais que ma discipline n'est pas reconnue, c'est justement parce qu'elle est bien trop abstraite et incertaine pour être consignée sur un casier judiciaire. Je me suis également demandé pourquoi la police m'avait contacté, tout comme vous. Sans doute était ce justement parce que tous les autres se sont cassé les dents sur votre cas. Quoi qu'il en soit, et je vous réponds avec certitude et honnêteté, je n'aurai pas réussi à les aider, eux. » Je marquais une pause et mon regard vint se poser sur l'homme qui m'interrogeait. Ma tournure de phrase sous-entendait que lui, Jack Silverstone, j'aurai été en mesure de l'aider. Confronté au côté brutal et impitoyable de la profession, il était évident qu'un criminel taxé de fou furieux ne puisse adopter d'autre comportement que celui qu'on lui suggérait avec autant de conviction. L'hypnothérapie allait bien au delà de ça. Après tout, si la police s'attendait simplement à ce que je lui tire des aveux sous hypnose, ils s'étaient trompés sur toute la ligne mais je m'y étais intéressé parce que le cas d'étude était des plus fascinants.
« Comme vous l'avez si bien dit : je n'ai aucune sympathie à votre égard. Ni plus, ni moins qu'au moment où je me suis plongé dans votre dossier et dans les comptes-rendus des praticiens qui vous ont examiné. Je ne cherche pas non plus à trouver grâce à vos yeux. La neutralité et la notion d'humanisme sont inhérentes à mon champ d'activité et je n'aurai pas simplement déniché la petite bête pour avoir l'insatisfaction d'être désigné comme celui qui vous a envoyé croupir toute votre vie dans une cellule sans avoir fait mon possible pour vous apporter la tranquillité d'esprit. » Mes yeux se plissèrent et je détournais le regard vers le paysage déformé par la pluie ruisselante sur la baie vitrée en inspirant profondément derechef.
|
| | | ▬Messages : 188
▬Inscription : 21/04/2013
▬Profession : Criminel sociopathe
| Sujet: Re: " Spirale " Dim 2 Juin - 15:59 | |
| ❝ Hello Dr Jekyll ! ❞
L'écoutant, la cigarette se consume à mesure qu'il tire dessus et fait régulièrement tomber la cendre dehors. Ce type l'invite au calme et Jack saisit alors que cette conversation, la manière dont-il amène son discours et son attitude y sont pour beaucoup. C'est volontairement qu'Isaac Erikson se comporte ainsi, c'est calculé pour éviter de finir comme autant d'autres entre quatre planches. Amusant, très très amusant. Car c'est en toute inconscience que le criminel s'éloigne de ses habitudes. La constatation lui arrache un sourire rendu trop discret car avalé par les deux balafres qui lui déchirent les joues et il retient un rire ; pour le moment. La présentation de ses compétences faites, Jack acquiesce d'un mouvement de tête.
Le pourquoi de la chose. Pourquoi ou comment sont des questions qu'il se lasse d'entendre et sur lesquelles il ne tient pas à s'attarder. Lui sait POURQUOI, pas besoin d'en faire étalage. Chacun son jardin et s'il veut y faire pousser des ronces ça ne regarde que sa petite personne. Voilà longtemps qu'on veut savoir, le décortiquer comme un pauvre rat dans un laboratoire et ça fini par la mettre de très mauvaise humeur. Ce qui, soit dit en passant, est particulièrement dangereux. Il ne relève pas, prend les informations et les range dans un recoin de son esprit car c'est très plaisant en finalité d'apprendre de nouvelles choses. Il hoche la tête régulièrement, signifiant qu'il est d'accord avec l'homme qui lui expose sa vision des choses mais son mouvement bloque à l'évocation du fait que non, il ne pouvait pas « aider » la police. Jack passe lentement la langue sur ses lèvres, fait claquer ses dents entre elles et tire une dernière fois sur sa cigarette avant de la jeter par la fenêtre qu'il laisse entrouverte et près de laquelle il demeure pour le moment. Le sous entendu est limpide, il le comprend aussitôt. Il prétend pouvoir l'aider lui … mais c'est justement ça le rouage défaillant dans ce problème. Tranquillité d'esprit maintenant ? Le criminel laisse passer quelques secondes d'un silence de mort et soudain, sans annonce il éclate rire. Une hilarité que bien d'autres auparavant on jugé dérangeante et tout simplement morbide. Et ça dure, ça égraine le temps pendant une minute interminable jusqu'à ce qu'il se redresse, inspire longuement et s'éclaircisse la gorge.
« Oh navré ce n'est pas contre vous ! Non c'est seulement cette notion de … vouloir me venir en aide un peu trop récurrente depuis quelques années. Sérieusement, je vais très bien ! » Il revient à la hauteur du bureau, mais passant derrière l'hypnotiseur cette fois et une fois posé juste dans son dos il pose les mains sur ses épaules. « Je sais ou plutôt je sens, que vous n'êtes pas stupide très cher et vous pesez vos paroles ce que j'apprécie et que je comprends bien car oui je suis le nuisible venu troubler votre … soirée. Mais cela étant faites moi plaisir d'accord ? »
Légèrement, il fait pression sur les épaules de son interlocuteur et se penche à son oreille. Il investit son espace personnel, rend la proximité déplaisante et en complet contraste avec son langage gracieux. Ainsi se fait-il menaçant, laissant entendre qu'il serait audacieux voir suicidaire de ne pas se plier à ses exigences.
« Je conçois le mensonge et la dissimulation, j'en suis d'ailleurs un utilisateur chevronné. Cela dit lorsque les autres les utilisent un peu plus que de raison cela … m'ennuie. » Chuchote-t-il dans un mauvais sourire. « Donc, disais-je faites moi plaisir et n'usez pas de ceci a l’excès avec moi vous serez bien aimable. Parlez comme ça vient sans chercher vos mots car je ne le fais pas moi même. Et si à un moment ou un autre il vous prend l'envie de m'envoyer paître parce que je vous dérange d'une manière ou d'une autre faites le. La franchise n'est pas incompatible avec la bienséance, et nous sommes deux adultes alors, inutile de nous voiler la face. »
Estimant sa « mise en garde » suffisante il le lâche et recule, observant les étagères et leurs livres. Logique pour un homme cultivé d'en posséder autant et c'est souvent une chose qu'on retrouve dans un cabinet de consultation. Depuis combien de temps n'a-t-il pas pris le temps de lire ? De se poser dans un fauteuil et d'apprécier le savoir diffusé au fil des pages ? Il lui semble que cela fait une éternité. Du bout des doigts il passe d'une tranche à l'autre, murmure les titres d'ouvrages pour lui même. La présence de cette homme le rend un rien nostalgique ; ou non, disons que ça le revoit à un passé trop différent du présent pour qu'il ait envie d'y revenir. Erikson serait-il plus dangereux qu'il en a l'air au fond ? C'est possible. Mais à bien y songer il a son charme et s'il veut connaître quelques détails rien ne l'empêche d'essayer. Jack ne sera pas sans ressortir avec quelques informations utiles. Une sorte d'échange de bon procédés ? Pas sûr … Le criminel n'a jamais rien révélé de réel.
« Pas marié je suppose ? Et on ne vous attend nul part j'imagine. » Lacement il vient s'appuyer sur le bord du bureau, à moins d'un mètre de l'hypnotiseur et prend un stylo qu'il fait tourner entre ses doigts. Jack a toujours préféré s'occuper les mains et songe que sortir une de ses lames serait un peu oppressant. « Remarquez nous dirons que cela m'arrange. Je ne vous sens pas pressé de rentrer chez vous pour aller retrouver une dame … ou un compagnon c'est au choix. D'ailleurs, tant que j'y pense je voulais vous demander autre chose. Votre avis en fait. Honnêtement, vous avez lu les dossiers, mon casier et j'en passe et je me demande si vous partagez l'opinion de ces … professionnels qui sont passés devant moi. Pour simplifier, me rangez vous dans la catégorie des malades, des originaux, des … terroristes même, ou tout autre chose ? »
Et là, tout peut devenir très intéressant. La réponse dira si ce cher homme mérite sa place sur telle ou telle liste et s'il est bon de lui pourrir la vie, de l'ignorer … ou de le tuer.
|
| | | | Sujet: Re: " Spirale " | |
| |
| | | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|